Premier contact avec… Toriko de Mitsutoshi Shimabukuro

Toriko

Après Jagaaan, voici l’autre manga offert par Kazé dans le cadre de son offre Reste chez toi avec Kazé (voir détails ici) qui m’intéressait tout particulièrement, même si le reste de la sélection est également d’excellente facture. En effet, Toriko est un shonen nekketsu plutôt original et apprécié, ce qui me donnait très envie de le découvrir tôt ou tard. L’offre de l’éditeur, qui permet d’avoir les trois premiers tomes au format numérique tombait donc à pic. Mais qu’est-ce que c’est Toriko ?

Toriko est un shonen nekketsu prépublié dans l’illustre Weekly Shonen Jump, entre mai 2008 et novembre 2016, soit près de 10 ans. La série totalise 43 tomes en volumes reliés, et a été adaptée en anime ainsi qu’en une série d’OAV et films d’animations. Le manga a connu un assez bon succès, dépassant les 20 millions de ventes au Japon. De plus, il semble jouir d’une assez belle réputation, notamment en France, et est souvent cité comme un nekketsu qui vaut clairement le coup d’être lu.

Cette bonne réputation lui vient certainement d’une qualité globale honorable (je dis « certainement » puisque je n’ai lu que trois tomes, je ne peux donc pas me prononcer de façon formelle), mais aussi du fait qu’il possède une certaine originalité pour un nekketsu. En effet, bien qu’il respecte les codes du genre, avec son lot de combats, de techniques spéciales et un bestiaire étoffé, il se démarque par le fait qu’il appartienne également au genre du manga culinaire, puisqu’il se déroule dans un univers où la cuisine et la recherche des ingrédients (notamment du gibier) a une importance capitale, comme en témoigne le résumé de la série.

Dans un monde où la gastronomie règne sans partage, les plus grands restaurants rivalisent d’ingéniosité pour offrir les menus les plus succulents ! Mais les meilleurs ingrédients sont souvent rarissimes et très risqués à obtenir… Chargé de mettre la main sur de la viande de galala-­gator, le chef cuisiner Komatsu fait la rencontre de la crème des chasseurs de denrées rares : l’herculéen Toriko. Commence alors une périlleuse quête à travers une flore pleine de mystères et peuplée d’un bestiaire aussi farfelu que dangereux…

Un duo original

Toriko est ce qu’on appelle dans cet univers un Gourmet Hunter, c’est à dire un chasseur aguerri spécialisé dans la traque de gibier prisé pour la cuisine. Il se démarque des héros de shonen classiques par le fait que son niveau de compétence semble déjà optimal, étant un des Quatre Empereurs Gourmets. De ce fait, il semble parfaitement connaître l’environnement dans lequel il évolue durant ces premiers tomes, tout comme la faune et la flore le composant. L’auteur joue ainsi habilement avec les codes du nekketsu, mettant dès le premier tome en avant l’idée d’un combat qui s’annonce dantesque et dangereux face à un Galala-Gator qu’on devine surpuissant, alors que Toriko n’en fait qu’une bouchée (c’est le cas de le dire). Car notre héros est déjà un combattant aguerri, dont la façon de combattre est également originale et d’inspiration culinaire (il utilise ses mains comme une fourchette et un couteau).

 

Cependant, si dans les nekketsu classiques nous apprenons à connaître le monde à travers les yeux du héros qui le découvre en même temps que nous, ici, c’est un autre personnage qui assure ce rôle de médiation dans la mise en avant de l’univers fictionnel. Il s’agit du chef cuisinier Komatsu, qui s’avère utile lorsqu’il s’agit de préparer certains ingrédients complexes, afin de les ramener en bon état. Et on peut déjà deviner que l’évolution des compétences culinaires de Komatsu sera sa façon à lui de monter en puissance. Ainsi, on découvre en même temps que lui l’univers particulier de la série ainsi que son bestiaire original.

Une faune et une flore gourmandes

Sur ce point, le mangaka arrive encore une fois à adapter les codes classiques du nekketsu à son récit si particulier. J’entends par là que dans la grande tradition des œuvres mondes, il dévoile au fil des chapitres un univers particulier, régi par des règles qui lui sont propres que l’on apprend à connaître en même temps que Komatsu. Rien de nouveau à proprement parler, si ce n’est que cet univers est totalement guidé dans sa construction par l’idée que ses éléments doivent être cuisinés. Cet aspect est traité parfois de façon comique, mettant en scène la notion de comestibilité à l’excès comme c’est le cas avec la maison de Toriko toute droit sortie de Hansel et Gretel, où chaque élément est mangeable.

Ainsi, un des enjeux principaux du récit, bien qu’il ne soit pas très chargé en tension dramatique, semble être la recherche des plats parfaits pour le menu idéal de Toriko. Sachant que celui-ci doit comporter un hors-d’œuvre, une soupe, un poisson, une viande, un plat principal, une salade, un dessert et une boisson, il y a du pain sur la planche (bien qu’il trouve son dessert dans les trois premiers tomes. De là découle un voyage culinaire qui amènera Toriko et Komatsu à découvrir on l’imagine tout un tas de créatures, de fruits et légumes et autres denrées succulentes.

 

Et concernant le gibier justement, c’est à un bestiaire varié qu’on a droit dès les premiers tomes, qui remplit à la fois le rôle classique de la faune locale des nekketsu à tendance world building, à savoir nous procurer un dépaysement lié à leur incongruité, tout en étant aussi un objectif en soi, puisque bien souvent ils finiront mangés par Toriko, ou alors vendus par les gens qui lui commandent. Car notre héros est en quête des ingrédients de son menu idéal, et doit donc trouver la viande et le poisson parfait dans toute cette faune, occasionnant ainsi des combats dantesques (les gibiers ont un niveau de difficulté de recherche). Mais il n’y aura pas que ces animaux à affronter, puisque dans le troisième tome on a déjà l’occasion de voir des enjeux plus importants se mettre en place, mais il est trop tôt pour que je puisse réellement dire de quoi il s’agit…

Troll Kong

Quoi qu’il en soit, le bestiaire est déjà fourni et dépaysant. Les créatures gigantesques ne manquent pas, et l’auteur met bien en avant l’importance de ses écosystèmes, comme dans la fameuse séquence de chasse du Galala-Gator dans le premier tome, où Toriko et Komatsu constate que la créature en question a commencé à s’en prendre aux autres qui vivaient dans son coin. C’est ce genre d’éléments qui parviennent à rendre cet univers pourtant original crédible et fascinant.

Le tout étant très bien mis en image. Que ce soit les diverses créatures ou les décor, ainsi que le découpage, tout est très propre et suffisamment détaillé pour que l’on soit vraiment dedans. Et ce que ce soit dans les séquences de découverte de l’environnement ou dans l’action. Car l’action ne manque pas dans ces premiers tomes.

Un nekketsu malgré tout

Car malgré l’originalité de son univers, Toriko répond malgré tout au cahier des charges du nekketsu classique et nous propose donc son lot de combat et d’aptitudes surhumaines. Si ce dont Toriko est capable n’est pas encore tout à fait clair (il a parfois une aura qui semble démoniaque autour de lui lorsqu’il se donne à fond), on a déjà l’occasion de voir plusieurs de ses techniques à l’œuvre, que ce soit pour découper les créatures à sa portée ou encore pour les endormir sans abîmer la marchandise.

Et on a également l’occasion de rencontrer un autre Empereur Gourmet, Coco, qui a aussi des aptitudes qui lui sont propres en lien avec la cuisine. En l’occurrence, ce dernier s’est familiarisé avec les poisons qu’il peut y avoir dans certains aliments (notamment les poissons fugu, qui sont au centre d’une petite intrigue du second tome), ce qui fait qu’il peut, comme certains animaux, rendre son corps empoisonné pour affronter les prédateurs.

Ainsi, c’est ce mélange de classicisme et d’originalité due au côté résolument culinaire du manga qui lui donnent une identité propre, quand bien même sur certains points il m’a évoqué des classiques du genre (notamment les débuts de Dragon Ball et un peu One Piece). De ce fait, que ce soit par son univers ou ses personnages, Toriko m’a déjà fait une très belle impression et je compte bien poursuivre la découverte de cet univers qui m’a mis en appétit.

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5 commentaires

  1. J’aime bien Toriko. J’avais regardé toute la saison 1 en animé et je trouvais ça intéressant mais je t’avouerai qu’avant de compléter les menus parfaits des personnages, on aille dans la démesure la plus totale et ça m’inquiète un peu.
    Je crois que c’est pour ça que je ne me suis jamais réellement lancé dessus.

    Aimé par 1 personne

  2. J’ai lu tout Toriko et j’aime beaucoup. Pour moi, il est le digne successeurs de Dragon Ball (+ dans l’esprit Dragon Ball que One piece ou Naruto). Il y a de l’humour, des bons arcs, des combats sympa et une belle mentalité.

    La fin est juste u peu dure à comprendre car elle est juste : elle reprend tous les concepts développé dans le manga. Ce qui avec une lecture non-suivies peut être pesant.

    Aimé par 1 personne

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