Mon avis sur… Parasite (anime)

Parasyte

Alors que Glénat s’apprête à sortir le premier tome de sa réédition de Parasyte, je me suis lancé de mon côté dans l’adaptation animée sur Netflix, car cette histoire m’intriguait, mais il valait mieux éviter de me lancer dans une autre série au format papier, car mon budget est déjà suffisamment serré comme ça. Et cette adaptation étant plutôt appréciée, je me suis dit que ce serait un bon moyen de découvrir cette histoire sans avoir à investir. Grand bien m’en a prit car c’est un anime vraiment très bon, même s’il n’est pas exempt de quelques défauts, comme je vais tenter de vous l’expliquer. Mais avant cela, resituons un peu l’oeuvre.

Parasite est à l’origine un manga d’Hitoshi Iwaaki, publié entre 1988 et 1994, et qui n’a rien à voir avec le film du même qui vient de rafler les 4 oscars les plus importants. La série est terminée en 10 tomes, et a été rééditée au Japon dans une édition prestige de 8 tomes, et c’est cette fameuse édition qui arrive chez Glénat ce mois-ci. L’adaptation animée est bien plus tardive puisqu’elle a vu le jour en 2014, soit 20 ans après la fin du manga. On la doit au studio Madhouse. Le manga a été aussi adapté en deux films live action, dont je ne peux rien vous dire n’étant pas des plus friands de ce genre d’adaptation. Mais de quoi parle donc ce manga (et son adaptation animée) ?

De mystérieuses sphères abritant des parasites se répandent un peu partout sur Terre. Rapidement, les entités prennent possession du cerveau de certains habitants. Nul ne sait d’où elles viennent, mais elles sont là pour débarrasser le monde de l’espèce humaine. Shin’ichi, jeune lycéen, est un « hôte » dont le cerveau a miraculeusement été épargné : Migy, son parasite, a pris possession de son bras droit ! Les deux êtres vont apprendre chacun l’un de l’autre. Alors que Shin’ichi se découvre doté d’incroyables facultés physiques, il prend aussi conscience de la menace qui plane sur ses proches et sur l’humanité tout entière.

Comme le résumé l’indique fort bien, nous nous retrouvons dans le genre du récit de body snatchers, dans lequel des entités mystérieuses (souvent extra-terrestres) prennent le contrôle du corps des individus. Un genre propice à la paranoïa, puisque bien souvent, il est impossible de les distinguer des personnes « non infectées ». Le genre a été à la mode à différentes périodes au cinéma, et tire d’ailleurs son nom du film Invasion of The Body Snatchers de Don Siegel en 1956 (L’invasion des Profanateurs de sépultures en français, traduction très intelligente puisqu’à aucun moment il n’est question de sépultures…), qui a connu un bon paquet de remake au fil des ans, sans compter les nombreux films reprenant le concept de façon plus ou moins explicite. Ce genre de récit revient à intervalles réguliers au cinéma afin de traiter des thématiques dans l’ère du temps, souvent en lien avec la peur de déshumanisation liée à des éléments politiques ou sociologiques (peur du communisme, du consumérisme, etc…).

Dans le cas de Parasite, le récit de body snatchers auquel on est confronté ici permet également de proposer une belle richesse thématique, peut-être trop d’ailleurs concernant cet anime, comme je l’expliquerai plus tard. En effet, nous avons là un récit qui parle des changements qui surviennent à l’adolescence, mais aussi de la place de l’homme au sein de l’écosystème, de specisme (qui est lié à la thématique précédente) et finalement de ce qui nous distingue des autres espèces. Un programme chargé, qui a le mérite de proposer une belle richesse, même si toutes les idées mises en place ne sont pas exploitées à fond selon moi. Mais j’y reviendrai après avoir évoqué ce qui est selon moi la plus grosse qualité de l’anime, à savoir la relation entre Shin’ichi et son parasite, Migy.

Un duo principal passionnant

Comme je l’ai précisé précédemment, le récit met beaucoup en avant la thématique des changements qui surviennent à l’adolescence. En effet, le fait qu’un parasite entre en Shin’ichi et vienne modifier à la fois son corps et sa façon de penser et de voir les choses fonctionne très bien en tant que métaphore des changements qui se produisent à l’âge de notre jeune héros (qui est lycéen). Le fait d’ailleurs de prendre le contrôle de sa main droite contribue à tout de suite mettre en place une métaphore sexuelle, qui sera filée tout au long de la série (oui, car la main droite a une utilité très spécifique chez les adolescents…).

Mais l’éveil à la sexualité et les changements corporels ne sont pas le seul bouleversement chez notre jeune héros, car le parasitage s’accompagne également de changements dans la façon dont les émotions de Shin’ichi se manifestent, ce qui rend notamment son entourage inquiet voire suspicieux à son égard. C’est encore une fois un élément récurrent du récit de body snatchers, la question de la perte d’humanité suite au parasitage. Cette thématique est d’ailleurs très bien traitée, à la fois grâce à notre personnage principal et à l’évolution de sa relation à Migy, mais aussi grâce aux autres parasites qui mettent en avant des question très intéressantes concernant ce qui caractérise les humains et les parasites.

Et puisque j’ai abordé le cas de Migy, il est temps d’en parler un peu plus. Car si Shin’ichi développe des relations plus ou moins étroites avec les différents personnages au cours de l’anime, c’est bel et bien avec Migy que la relation sera la plus poussée et la plus passionnante selon moi. Le parasite et son hôte vont en effet évoluer durant tout le récit, au point de nouer une relation très touchante et intéressante, chacun essayant de comprendre l’autre quand bien même leurs façons de voir les choses sont très différentes. De ce fait, les nombreuses conversations entre les deux vont contribuer à questionner la notion d’humanité, le rapport aux parasites et aux autres espèces, et le rapport à notre propre personne. Je n’en dirai pas plus pour ne rien révéler, mais j’ai trouvé que du début à la fin, cette relation était parfaitement maîtrisée, avec de nombreuses surprises au rendez-vous tout en restant parfaitement cohérente ! De plus, elle est vraiment exploitée du début à la fin sans créer la moindre frustration… On ne peut pas en dire autant de tous les éléments mis en place.

Un récit (trop ?) riche

Ce point est selon moi une qualité aussi bien qu’un défaut dans le cas de cet anime. Car la densité thématique et le nombre d’idées traitées est effectivement une qualité, qui vient rendre le récit plus passionnant en nous posant des questions très intéressantes. Mais force est de constater qu’il arrive un peu trop souvent que des éléments soient un peu trop vite expédiés. Les moments de pause dans le récit permettant de développer davantage certaines thématiques ne sont pas toujours très habilement placés. Je pense notamment au fait que le récit avance assez lentement pendant la première moitié, tout en laissant certains éléments de côté, alors que tout va s’enchaîner très rapidement sur la seconde. Cela n’empêche pas certaines thématiques d’être très habilement développées, mais je reste frustré par le travail sur certains points.

Je pense par exemple à la question du spécisme, qui a l’air très importante en début de récit, avant d’être quasiment évacuée au profit d’un discours plus global sur l’humanité (certes lié), et se concluant de façon un peu simpliste à mes yeux. De même, alors que le début de l’anime semble proposer un point de vue radical sur les hommes, les choses vont s’adoucir de façon peut-être un peu trop franches selon moi. Malgré tout, certains développements vont quand même maintenir une forme d’ambiguïté et de critique quant aux comportements humains.

De la même façon, j’ai parlé précédemment du développement des parasites autres que Migy. Je dois dire que j’ai également été un peu frustré sur ce point, car certains ont un début de développement passionnant, et se retrouvent finalement éjectés un peu vite du récit. Restent malgré tout quelques idées qui font mouche, que je préfère ne pas évoquer pour ne rien vous gâcher. Mais disons que la difficulté de distinguer les humains des parasites est parfois très bien mise en avant d’un point de vue thématique.

Et même si je suis très critique ici, il n’empêche que cet anime reste vraiment très bien écrit et très intelligent concernant le traitement du genre du body snatchers, et pour avoir vu un certain nombre de films y appartenant, je trouve qu’il s’en sort infiniment mieux que beaucoup de représentants du genre (car oui, les genres qui ont un certain succès ont à la fois de très belles œuvres et des beaucoup moins reluisantes). Et surtout, la richesse thématique est une chose, mais elle ne serait rien sans un récit plaisant à suivre.

Une adaptation d’excellente qualité

Je n’ai pas lu le manga, mais pour en avoir regardé quelques images, ce n’est pas une critique que de dire que le trait a quand même un peu vieilli. Au contraire, l’anime étant sorti en 2014, le graphisme est très moderne, et l’ambiance au top. Si ce n’est les quelques écueils concernant l’écriture que je lui ai fait précédemment, j’aurai beaucoup de mal à lui reprocher autre chose. Je trouve le visuel et la mise en scène d’excellente qualité, que ce soit dans les nombreuses séquences d’action ou dans les moments plus intimistes. Le travail de Ken Arai sur les musiques est également excellent, et le design des parasites est au top. Je pense d’ailleurs que les gens de chez Capcom ont du bien lire le manga en boucle et s’en inspirer pour les designs de certaines créatures de Resident Evil, en particulier dans le quatrième épisode qui part vraiment dans un délire de body snatchers !

Ainsi, difficile de faire la fine bouche face à un travail d’aussi bonne qualité. Les 24 épisodes passent comme une lettre à la poste, on ne s’ennuie jamais et au contraire, j’ai ressenti tout un tas d’émotions au fil des épisodes. Que ce soit des frissons lors des nombreux moments de tension, ou le fait d’être touché par les relations entre les personnages (celle entre Shin’ichi et Migy en tête), l’équipe qui s’est chargée de l’adaptation a réussi à tirer le meilleur parti de chaque scène afin de toujours m’impliquer dans le récit jusqu’à sa conclusion, qui sonne parfaitement juste. De ce fait, si comme moi vous êtes intéressé par cette histoire mais n’avez pas les moyens d’investir dans le manga, cette adaptation animée est un très bon choix !

17 commentaires

  1. Voir quelqu’un dont j’estime les avis qui semble avoir apprécié cette œuvre ! Ça me donnerai presque envie de lui redonner sa chance après n’avoir réussi qu’à regarder les 2-3 premiers épisodes.

    Aimé par 1 personne

  2. Mon anime préféré, j’ai hâte de découvrir le manga que je n’ai jamais lu. D’ailleurs voir ton avis me fait penser que je pourrais peut-être ressortir ma chronique que j’avais faite dessus il y a longtemps (en plus du manga qui est un achat obligatoire pour moi).

    Aimé par 1 personne

  3. bonjour, comment vas tu? j’avais remarqué cette série lors de sa sortie sur netflix. je me disais qu’elle a l’air sympa et ton avis me le confirme. je la mets donc sur ma wishlist. actuellement je regarde Jojo’s bizarre aventure. un gros morceau mais je n’imaginais pas qu’elle avait un tel succès. passe un bon mercredi et à bientôt!

    Aimé par 1 personne

    • Effectivement, Jojo fait partie des séries mythiques. Je n’ai lu que la première partie mais j’ai vraiment adoré. Je pense acheter et lire la seconde cette année. Et je vais peut-être profiter de l’arrivée des deux premières saisons sur netflix pour les regarder.

      Aimé par 1 personne

  4. Bonjour à tous, je viens de terminer l’anime Parasite et franchement il était incroyable j’ai beaucoup été attiré des le premier épisode par le sujet avec la main droite de Shinishi.
    Il a été le meilleur anime que j’ai regarder avec Naruto et Snk mais je le mettrai au même classement que ces 2 animés que j’ai cité.
    Louka fan d’anime !!!

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.