Mon avis sur… Aria – The Masterpiece T.1 de Kozue Amano

Aria

Parmi les « nouveautés » très attendues en ce début d’année 2020, la réédition d’Aria, sous titrée The Masterpiece, était bien placée, et pour cause. Ce manga de Kozue Amano (autrice d’Amanchu, série éditée chez Ki-oon), qui date quand même de 2003, avait d’abord connu une première arrivée en France chez l’éditeur Kami (disparu depuis), mais la parution avait stoppé net au septième volume sur les 12 que compte la série… Un moyen idéal de créer une énorme frustration. Et en cours d’année 2019, des rumeurs sur la reprise de la série par un éditeur français ont fini par enfler, jusqu’à ce que Ki-oon officialise la chose, précisant au passage que cette réédition allait se faire en grand format et volumes doubles (environ 320 pages pour ce premier tome qui coûte 15€), agrémenté de pages couleurs, pour faire honneur à ce que l’éditeur qualifiait de « chef d’oeuvre de la fantasy onirique », et dans un tirage limité. De ce fait, si on ne profite pas de cette sortie d’emblée, rien ne nous garantit qu’on pourra remettre la main facilement sur ce bel objet… Voyons donc ensemble s’il faut se jeter dessus tant qu’il est trouvable, ou si on peut passer à côté (spoiler : je vous conseille quand même de l’acheter).

Et avant d’aborder le contenu, il convient de toucher quelques mots sur le contenant, puisqu’il s’agit d’une édition spéciale. Comme je l’ai dit, nous avons affaire à un grand format qui met avantageusement en valeur l’esthétique du titre, de 320 pages pour 15€, un prix tout à fait correct selon moi, avec un papier et une impression de qualité, agrémenté de quelques pages couleurs, et une magnifique jaquette. Nous sommes donc face à un travail de qualité, qui nous rappelle que Ki-oon est un éditeur sérieux qui fait les choses bien (dixit mon libraire manga préféré).

Au XXIVe siècle, la planète Mars a été terraformée sur le modèle de Venise. Elle abrite maintenant une magnifique cité bâtie sur les eaux, où les canaux jouent le rôle de routes et les bateliers celui de guides incontournables pour naviguer dans les méandres de cette ville au charme légendaire…

Akari, terrienne d’origine, réalise un rêve d’enfance quand elle débarque à Néo-Venise afin de commencer son apprentissage du métier d’ondine, qui fera d’elle une professionnelle de la gondole. Pour cela, elle entre chez ARIA, une société tenue par… un chat doué d’intelligence ! L’unique employée, la belle et douce Alicia, sera son mentor et sa protectrice dans ce monde dont Akari a tout à apprendre…

Je l’ai précisé en introduction, Ki-oon qualifie ce manga de « chef d’oeuvre de la fantasy onirique », mais on peut préciser les choses en le mettant sous la bannière de la space fantasy, dans le sens où on est quand même dans le domaine de la SF comme l’indique le résumé. Cependant, pas de batailles spatiales et de créatures extraterrestres ici (tout juste des chats au look un peu original), on est dans un récit beaucoup plus calme, voire même contemplatif, bien que le world building ait une grande importance.

Car si je précise cela, c’est parce que ce premier volume est surtout là pour nous présenter ses personnages et son univers singulier, sur la planète Mars rebaptisée Aqua, sur laquelle Akari commence son apprentissage pour devenir Ondine, c’est à dire une gondolière, à Néo-Venise. Ainsi, comme on peut s’en douter, le cadre dans lequel notre héroïne évolue est assez dépaysant, avec sa ville bâtie sur les eaux, et c’est précisément une des grosses qualités du titre. Nous découvrons en même temps que Akari cette charmante ville, ainsi que ses collègues et son chat de patron. Ce premier tome est donc l’occasion de se familiariser en même temps qu’elle à l’univers de l’histoire, tout comme au métier d’Ondine et aux perspectives d’évolution dans ce cadre. De même, on découvre une petite cité aérienne flottant au-dessus de Néo-Venise, qui contribue à apporter de la singularité au lieu.

Et puisqu’on en est à parler du cadre, impossible de ne pas évoquer l’esthétique du titre, qui contribue grandement à la beauté et à l’atmosphère de la ville et du récit. Le trait est détaillé sans être surchargé, et le design global des lieux et des personnages est vraiment propice à la contemplation et à la détente.

Car c’est un des points qui m’a vraiment charmé dans le titre : il s’agit d’un tranche de vie plein de douceur qui nous transporte dans une ambiance vraiment apaisante, que ce soit par son dessin ou son écriture. Ainsi, on suit avec plaisir l’apprentissage d’Akari et ses rencontres au fil des chapitres. S’il n’y a pour le moment pas de réelle intrigue mise en place, on prend quand même énormément de plaisir à voir notre héroïne apprendre le métier et évoluer positivement, tout comme on se plait à découvrir la vie quotidienne sur Aqua. Enfin, les allées et venues et des personnages secondaires, en particulier du patron chat, finissent de me transporter et de me faire passer un très beau moment de détente dans cet univers parfaitement dépeint.

Ainsi, c’est avec le cœur léger que j’ai refermé ce premier volume, et c’est avec impatience que j’attends le second, et c’est finalement les derniers mots d’Akari qui résument le mieux mon ressenti : « La planète Aqua est une boîte aux merveilles, un coffre très ancien qui déborde de magnifiques souvenirs… Ma chasse au trésor ne fait que commencer. »

Aria

 

20 commentaires

  1. Merci pour ta chronique 🙂 ça m’aide à me faire une bonne idée du contenu. Je vais attendre de lire ce que tu diras de la suite. Je suis un peu dérangée par l’absence d’intrigue et le contemplatif, ça n’a pas l’air d’être le type de manga que j’ai envie de lire en ce moment.

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    • Effectivement, si ce n’est pas dans ton mode, il est possible que ça te laisse de marbre. Je ne sais pas ce qu’il en sera par la suite, peut-être qu’il y aura une intrigue suivie et que ce premier tome est surtout là pour présenter l’univers et les personnages. Je serai au rendez-vous dans deux mois pour te le dire du coup !

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  2. Ce sera l’une de mes lectures dans les prochains jours, alors je suis ravie de voir qu’elle t’a plu.
    Je pensais que le précédent éditeur avait tout publié, je comprends mieux le plaisir des fans à voir revenir la série.
    Petite question, as-tu trouvé, dans l’ambiance, des similitudes avec Planète ou La cité saturne ? vu que ce sont aussi deux titres de SF assez contemplatifs, je me dis qu’il y a peut-être un parallèle à faire sait-on jamais ^^

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    • Alors je ne connais pas La Cité Saturne mais pour Planètes j’y ai pensé mais seulement dans l’idée. L’esthétique est vraiment très différente, tout comme l’ambiance et l’écriture.
      Tu me diras une fois que tu l’auras lu ce que tu en as pensé sur ces points. Dans tous les cas, j’attendrai ton article avec impatience !

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  3. Pour avoir lu les tomes déjà sortis chez Kami, il n’y a pas vraiment d’intrigue, même par la suite. Donc, c’est un titre pour lequel il faut aimer le contemplatif et le tranche de vie.
    C’est vraiment le genre de titre que l’on peut soit adorer soit rester complétement de marbre et ne aps du tout accrocher…
    Pour ma part j’aime beaucoup, et l’édition de Ki-oon est super, rien à voir avec ce que l’on avait pu avoir à l’époque…

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  4. Ils ont quand même trouvé le bon filon, Ki-oon… Un manga recherché en édition limitée, stratégie assez cynique, et donc commerçante. Je ne sais pas si je dois les féliciter ou pas… (oui, je l’ai mauvaise parce que je sens qu’il va falloir que je m’active pour me le procurer alors que j’ai eu des grosses dépenses imprévues ces derniers temps, ça m’énerve)

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