J’inaugure à la fois les articles hors culture Otaku et les articles dédiés aux fiction traitant des questions liées aux animaux avec ce premier article concernant une histoire courte de Batman, écrite par Tom King et disponible dans le tome 3 de Batman Rebirth (si ma mémoire ne me fait pas défaut), à savoir l’histoire qui a réussi à me bouleverser en seulement 8 pages : Good Boy. Cette histoire est disponible en intégralité (en anglais) en ligne, notamment via ce lien. Mais vous pouvez facilement la trouver juste en tapant « Batman Good Boy » sur google. Avant de vous expliquer en quoi cette histoire m’a touché, il faut savoir qu’elle a été inspirée à l’auteur par son chien, Roxy, qu’il a recueilli en refuge. Mais de quoi peut donc bien parler cette histoire courte ?
C’est en réalité tout simple : Batman et Gordon trouvent un chien couvert de sang, devant les dépouilles d’autres chiens qu’on devine être ses victimes, laissés là par le Joker. On constate d’ailleurs que sur les 3 chiens morts, seulement deux sont réellement visibles à l’image, et sont habillés en Roi et Reine, alors que le rescapé est l’As. Ici, le parallèle avec la séquence traumatique de la mort des parents Wayne me semble évident, et commence une métaphore filée entre le chien et Bruce, comme on va le voir par la suite.
Car le chien est récupéré par Alfred et les pages suivantes mettent l’accent sur la façon dont il va éduquer l’animal, et sur le temps qui passe. En parallèle, Batman continue ses activités de justicier comme si de rien n’était, et, alors qu’Alfred a récupéré le chien le 25 septembre, et qu’on semble ne distinguer aucun progrès, on voit finalement que le 14 décembre, l’animal obéit lorsque le majordome lui demande de s’asseoir. Et bien évidemment, il félicite Ace en lui disant « Good Boy. ».
Nous passons à une séquence qui a lieu cinq jours plus tard, où Batman rentre blessé dans la batcave et est accueilli par Ace qui vient s’inquiéter de son état, ce à quoi Batman répond qu’il va bien. Je pense que cette séquence sonne le vécu pour la plupart des gens qui ont la chance d’avoir un chien. Me concernant, je ne pourrai pas compter le nombre de fois où mon Gary est venu me consoler alors que je me sentais mal (de même pour ma femme d’ailleurs). Une séquence très forte de par son authenticité.
Enfin, l’histoire s’achève sur une dernière page où Bruce, Alfred et Ace fêtent Noël le 25 décembre. Bruce offre au chien un masque pour en faire un « Bat-chien », achevant de nous convaincre qu’il fait office de miroir du héros. Bruce taquine Alfred en lui disant qu’il n’a pas pensé à lui faire de cadeau cette année, ce à quoi le majordome répond qu’il était très occupé avec le chien. Et c’est Alfred qui vient conclure l’histoire avec un « Plus grand détective du monde, en effet. » ironique, venant appuyer le propose de l’histoire.
Car le cadeau d’Alfred est finalement multiple. Le chien en lui-même peut faire office de cadeau, mais la façon dont Alfred a réussi à faire passer son traumatisme est aussi très représentatif de la relation entre le héros et son majordome. En effet, comme je l’ai dit, il y a un fort effet de miroir dès le début de l’histoire entre le chien et Bruce. Et le fait qu’Alfred ait réussi à faire passer à Ace le traumatisme des événements vécus rappelle que ce majordome est la personne qui a réussi à garder Bruce en vie et à le faire vivre avec le traumatisme de la mort de ses parents (je n’irai pas jusqu’à dire qu’il a réussi à le faire passer outre, car s’il avait dépassé ce traumatisme, il ne serait pas Batman). Ainsi, le chien devient une compagnie importante pour Bruce/Batman, mais aussi un symbole d’espoir, car il amène l’idée selon laquelle il est possible que Bruce arrive lui-aussi à dépasser son traumatisme.
C’est ainsi qu’en seulement 8 pages, Tom King arrive à nous raconter une histoire très riche, puisqu’il traite des traumatismes vécus par les animaux maltraités et comment il est possible de les aider à aller mieux. Mais il arrive aussi à résumer l’importance de la relation Bruce/Alfred de la plus belle des façons qui soit. En cela, cette histoire courte m’a énormément touché à la fois en tant qu’amoureux des animaux et de Batman.
Jolie histoire. C’est bien de mettre en avant une histoire un peu « décalée » dans l’univers de Batman (pas que le gros Batman bottant les fesses des méchants). ça donne une humanité au Batman.
Ceci étant dit, c’est pas vraiment le style d’histoire qui me touche, ma sensibilité est pas assez grande, surtout concernant les chiens (je ne leur ferai jamais de mal, mais leur présence ne me rassure pas).
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Je t’avoue que j’ai eu peur des chiens toute ma vie jusqu’à ce qu’on en adopte un, et depuis, je peux sans soucis aller vers des chiens inconnus et leur laisser me rouler des grosses pelles.
Bon, je pense qu’un gros chien qui me gueulerait dessus ne me rassurerai pas, mais mon rapport à ces animaux a bien changé.
Mais en effet, je comprends que selon la sensibilité de chacun, cette histoire peut ou non nous toucher.
Et c’est en effet ce décalage par rapport à l’ambiance habituelle de Batman qui m’a plu. En plus, Tom King est vraiment fort pour faire des histoires super courtes très intéressantes. Il en a aussi fait une dans le Superman #1000 vraiment réussie.
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Tom Kings a une vraie force pour puiser dans son quotidien et retranscrire dans ses scénarios. Car cela donne une tournure plus commune à ses personnages qui vivent dans un contexte hautement en couleur.
L’histoire de « Good Boy » rentre dans cette optique, où à sa façon donne le trait humain à son Batman qui lui parle. Maintenant, je me demande combien de temps cette inspiration va fonctionner ~
J’attends avec beaucoup d’impatience son « Strange Adventure » qui doit le remettre dans le genre où il prédomine.
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