J’ai enfin eu la possibilité de continuer Platinum End, une série qui commençait très bien (voir mon avis sur les trois premiers tomes ici), mais pour laquelle j’avais toujours une certaine appréhension compte tenu des retours parfois assez tièdes concernant le développement de la suite des événements. Mais quoi qu’on vous dise sur une oeuvre, il est toujours bon de se faire son propre avis, ainsi, je continue ma découverte de la série (qui je le rappelle, comporte 10 tomes en France actuellement, et est toujours en cours au Japon).
La tour a explosé. Une tension extrême règne dans les débris et la poussière. L’affrontement entre Metropoliman, Mukaido et Mirai commence. Alors que le combat atteint son paroxysme, plusieurs coups de feu retentissent… Il est temps pour nous d’en apprendre plus sur les véritables sentiments que Saki éprouve envers Mirai.
Nous reprenons donc dans le tome 4 directement là où le précédent s’était arrêté, au beau milieu d’un affrontement entre nos héros et Metropoliman. Ce passage a beau être virevoltant et plein d’action, il ne m’a pas ébouriffé, mais c’est peut-être lié au fait que, la série étant déjà plus avancée, j’étais conscient qu’il n’allait rien arriver aux différents personnages à ce moment-là. Ainsi, je ne vais pas m’étendre sur ce passage qui occupe un petit tiers du tome, mais je vais plutôt me focaliser sur les éléments qui m’ont vraiment intéressé dans ces deux volumes, à savoir le développement des personnages principaux, et l’arrivée d’un nouvel antagoniste plutôt remarquable.
En effet, ces deux tomes, s’ils ne permettent pas une avancée majeure dans l’intrigue, ont le bon goût de prendre le temps de développer davantage notre trio de personnages principaux, à savoir Mirai, Saki et Mukaido.
En effet, nous auront droit à quelques passages vraiment très réussis concernant le père de famille atteint d’un cancer, et en particulier un moment très bien vu et très touchant avec sa fille qui arrive à bien nous faire comprendre ce qui se passe dans la tête de cet homme qui se sait condamné du fait de la maladie, et qui ne souhaite qu’offrir le meilleur monde possible à sa famille. Par ailleurs, même si je ne pense pas que ce soit volontaire (encore que), les thématiques liées à ce personnages sont très intéressantes car, au-delà du postulat de base du manga, elles me semblent en lien avec des préoccupations assez universelles concernant les questions de ce qu’on laisse à nos descendants et ce qu’on peut faire pour eux avant de mourir. Ainsi, ce personnage en particulier s’affirme depuis son apparition comme mon préféré.
Mais comme je l’ai dit, Mirai et Saki ont également droit à un développement de qualité. La jeune fille va être davantage développée et la direction dans laquelle va leur relation me plaît beaucoup personnellement. Et surtout, en plus du travail d’écriture des deux qui fonctionne très bien chez moi, on a droit à une mise en scène et des illustrations vraiment magnifiques de la part d’Obata (qui a décidément un style que j’affectionne). Je ne résiste d’ailleurs pas au fait de vous partager quelques images nocturnes où les ailes de Mirai font un magnifique contraste avec le ciel, une idée simple mais qui fait mouche et qui crée une ambiance intime du meilleur effet (c’est le genre de séquence que j’aimerai voir dans une éventuelle adaptation animée…).
J’en parlais précédemment, le tome 5 introduit un nouvel antagoniste qui m’a personnellement beaucoup plu. Je ne vais pas trop en dire à son sujet pour ne pas vous gâcher la surprise si vous n’avez pas lu le manga, mais il s’agit selon moi du personnage au design le plus original pour le moment dans cette série. De plus, on nous dévoile très rapidement son histoire et son passé qui nous permettre de comprendre pourquoi se candidat s’est rallié à Metropoliman. Je trouve personnellement son écriture très intéressante, en ce sens où elle permet notamment de développer encore une fois une thématique propre à ce manga, à savoir le fait de ne pas avoir sa place dans ce monde (ce personnage étant choisi par un ange alors qu’il va mettre fin à ses jours comme Mirai). La question du suicide, ou tout du moins de la volonté de mourir apparaît vraiment beaucoup au fil du récit et, même si elle est toujours traitée en filigranne, me semble encore une fois abordée de façon assez pertinente vis-à-vis d’un certain mal-être japonais.
En résumé, même si le récit avance assez peu dans ces deux tomes, ils n’en restent pas moins riches pour autant et permettent de développer intelligemment les personnages ainsi que les thématiques principales de la série. Je comprends qu’on puisse avoir décroché, et qu’on ait également le sentiment que les auteurs font traîner inutilement leur intrigue. Mais me concernant, j’ai encore une fois été totalement investi dans ce qui est raconté, et j’ai été touché et passionné par ces développements de personnages. De ce fait, je n’ai qu’une hâte, me procurer les tomes suivants !