Cela fait quelques temps que je ne vous ai pas parlé de Prisonnier Riku, alors que le tome 32 ne va pas tarder à arriver (il sort le 10 octobre). Me concernant, je suis à jour dans les achats de la série, mais je n’ai lu « que » jusqu’au tome 27. Et je brûle quand même d’envie de vous parler de tout ce qui se passe par la suite, car nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Voyons donc ce qu’il en est dans les tomes 9, 10 et 11. Je vous préviens, il y aura du spoil car je n’arrive vraiment pas à retranscrire la force de ces tomes autrement qu’en en révélant une partie du contenu.
Les préparatifs pour l’évasion continuent !! Et cette fois, c’est Rénoma qui va devoir jouer des poings lors d’un combat épique, pour que Riku et lui puissent mettre en place la prochaine étape de leur plan : être affectés dans une nouvelle zone du pénitencier, une zone dirigée par un Titan aussi puissant que Rénoma !! Tandis que de l’autre coté de la prison, Aï, la jeune médecin, chouchoute de Amano, commence à douter de l’utilité de son travail… Pire encore, elle va être violemment agressée par un détenu !!
Avant d’entrer dans le vif du sujet, resituons davantage ces tomes. Riku et Renoma sont bien décidés à s’évader et pour cela, s’arrangent pour être mutés aux cuisines. En effet, ils vont chercher à voir s’il est possible de s’évader par le biais des camions transportant… les cacas des cochons élevés pour nourrir les détenus ! Ainsi, leur arrivée en cuisine sera l’occasion de rencontrer un nouveau personnage qui, s’il n’est pas central, aura cependant son rôle à jouer et va se révéler assez remarquable. En effet, si j’ai dit que Tanaka apportait une tonalité politique à l’oeuvre, le chef des cuisines, Takagi, surnommé « Maître », amène quand à lui une dimension spirituelle liée au rapport aux animaux de consommation. En effet, il ne tolère pas qu’on manque de respect aux cochons qu’il élève pour nourrir les hommes. De cela découle un affrontement entre lui et Renoma qui permettra à notre duo de héros d’être mutés à l’entretien de ces fameux cochons.
Cet élément est fondamental en terme d’intrigue, mais est surtout intéressant pour ce qu’il semble nous dire sur le rapport des japonais aux animaux qu’ils élèvent et consomment. J’y ai d’ailleurs vu une parenté avec Silver Spoon et la relation de Yugo à Cotelette, le petit cochon pour lequel il s’est pris d’affection (voir mon avis sur le tome 3 où j’évoque davantage cet aspect). Je ne suis pas spécialiste de la culture japonaise, mais il semblerait que ces différents exemples laissent à penser qu’ils ont un rapport différent aux animaux d’élevage et, même s’ils en mangent sans soucis, tiennent à respecter ces êtres à leur façon.
Passé ce point, Riku et Renoma se rapprochent de leur objectif et vont mettre en place un plan afin de voir s’ils peuvent s’évader par le biais des tonneaux transportant les cacas. Cependant, leur plan pour tester la vigilance des gardiens va être remarqué, et ils vont se trouver tous deux mis au trou pour cela, où ils subiront chacun des jours de torture par un gardien particulièrement sadique afin de leur faire avouer. C’est surement cet élément qui est le plus remarquable dans ces tomes. En effet, cet événement sera une nouvelle occasion de mettre à l’épreuve leur volonté ainsi que leur fidélité l’un envers l’autre.
En réalité, c’est un des hommes du gang de Renoma qui est accusé dans un premier temps, l’occasion d’un flash-back sur sa rencontre avec notre héros, afin de comprendre davantage l’aura du personnage et la fidélité que lui vouent ses hommes (fidélité dont il aura grand besoin d’ailleurs). Mais finalement, Renoma ne pouvant supporter l’idée qu’un de ses hommes soit malmené à sa place, il finit par se dénoncer, entraînant Riku à sa suite. Ceci est encore une fois l’occasion de rappeler à quel point ces deux personnages sont admirables et soudés dans l’épreuve.
Et parlons-en de l’épreuve. Comme je l’ai dit, ils vont subir des jours de torture sans avouer, au point où le gardien tentera de ruser pour les faire avouer. Je vais éviter de vous détailler ce qu’ils vont subir. Mais je ne résiste pas à l’envie de vous partager quelques planches de toute beauté et à la mise en scène particulièrement brillante.
C’est c’est autant par son dessin que par son écriture que Seguchi arrive à nous faire pleinement ressentir les émotions de Riku, et je suis à chaque fois surpris (alors que c’est systématiquement le cas dans ce manga) de voir que les larmes me montent en même temps qu’elles arrivent aux yeux de notre héros. Je pense sincèrement qu’il faut un talent extraordinaire pour réussir à créer une connexion aussi forte avec un personnage de fiction. Connexion qui contribue au fait que Riku soit devenu mon nouveau personnage de manga préféré par ailleurs.
Enfin, le dernier élément qui finit de m’achever émotionnellement vient de la prise de conscience de Takagi sur ce qui ne va pas. Encore une fois, Riku fait office de symbole de tous les dérèglements de ce monde ultra violent et corrompu. Il se retrouve face à Renoma, cherchant à comprendre pourquoi un homme tel que lui avait tant de personnes qui lui étaient fidèles, ce dernier lui apporte la plus belle des réponses (voir images ci-dessous).
En résumé, ces trois tomes de Prisonnier Riku sont encore une fois formidables, créant une véritable connexion émotionnelle avec ses personnages pour mieux faire passer des idées qui peuvent paraître simple, mais qui sont très puissantes. On partage la souffrance de nos héros, leurs doutes, mais au final, leur volonté triomphe et nous transporte encore. Un travail de maître, tout simplement !
[…] compris, on va parler des tomes 9 à 13 du chef d’oeuvre Prisonnier riku. Je vous partage la chronique récente de l’Apprenti Otaku qui couvre quasiment les mêmes tomes. C’est parti […]
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