J’ai une fâcheuse tendance à me laisser emporter par ma soif de découverte, comme vous l’aurez sans doute remarqué. Ce qui fait que mes pérégrinations mangaesques m’amènent à acheter plein de début de série, et de me retrouver avec beaucoup de choses qui me plaisent énormément sur le feu que j’aurai du mal à continuer rapidement. Et avec Bride Stories, on peut ajouter une série à la liste de celles que je dois continuer mais pour lesquelles je risque d’avoir du mal à trouver du temps et du budget… Je remercie au passage Fiore du blog Le Tempo des livres pour m’avoir partagé un bon plan vers les deux premiers tomes au prix d’un, ce qui m’a poussé à me lancer. Même si pour être parfaitement honnête, j’avais envie de commencer cette série depuis ma découverte d’Emma de la même auteure, dont j’ai beaucoup aimé le premier tome (et que je n’ai toujours pas continué faute de budget… Je vous avais prévenu). Voyons donc de quoi parle cette série.
La vie d’Amir, 20 ans, est bouleversée le jour où elle est envoyée dans le clan voisin pour y être mariée. Elle y rencontre Karluk, son futur époux… un garçon de huit ans son cadet ! Autre village, autres mœurs… La jeune fille, chasseuse accomplie, découvre une existence différente, entre l’aïeule acariâtre, une ribambelle d’enfants et Smith, l’explorateur anglais venu étudier leurs traditions.
Mais avant même que le jeune couple ait eu le temps de se faire à sa nouvelle vie, le couperet tombe : pour conclure une alliance plus avantageuse avec un puissant voisin, le clan d’Amir décide de récupérer la jeune femme coûte que coûte…
Pour resituer la série, sachez qu’elle est en cours depuis 2009 et compte à ce jour 11 tomes parus, que ce soit au Japon ou en France. Chez nous, le manga est édité par Ki-oon et est disponible au format poche classique (celui que je possède) et également dans leur collection Latitudes, en plus grand format (pour un prix évidemment plus élevé). Ce choix éditorial s’explique par la qualité visuelle globale de l’ensemble qu’il convient de souligner. En effet, comme pour Emma, cette série est de toute beauté, et c’est peut-être encore plus évident que pour sa première série compte tenu du cadre dépeint. En effet, alors qu’Emma se situe dans une Angleterre victorienne magnifiquement reconstituée, Bride Stories se déroule au 19e siècle sur la Route de la soie, en Asie. Ainsi, le dépaysement est total et la mangaka s’en donne à cœur joie concernant le travail sur les décors, les habitations et surtout sur les textiles. Car les habits des différents personnages aussi bien que les tapisseries et autres sont particulièrement détaillés et invitent à la contemplation. À ce sujet, on retrouve d’ailleurs un certain goût pour les planches détaillées et muettes, permettant à notre regard de se focaliser sur la richesse des illustrations, exactement comme Kaoru Mori le faisait déjà dans Emma. J’aime particulièrement retrouver une certaine familiarité stylistique d’une oeuvre à l’autre d’ailleurs, étant fortement attaché à la notion d’auteur quel que soit le média. Pour finir sur le visuel, la mangaka n’hésite pas à nous montrer la beauté des créations des personnages avec de nombreux gros plans, que ce soit sur les textiles que j’ai déjà évoqués, mais aussi le travail du bois ou même le pain, tous les prétextes sont bons pour proposer des planches riches en détails de toute beauté.
Au-delà de ces visuels qui rendent déjà la lecture marquante, on trouve un travail d’écriture aux petits oignons. Ces premiers tomes se focalisent en particulier sur le personnage d’Amir, 20 ans, qui se marie avec un garçon de 8 ans son cadet. La relation entre les deux est au cœur du récit, et un léger fil conducteur se fait ressentir via la volonté de la famille d’Amir de la récupérer pour un mariage plus avantageux. Car on nous explique bien que les unions se font surtout dans un but d’alliance clanique. Sur ce point, l’auteure fait d’ailleurs remarquer dans la postface que c’est également quelque chose qui a court au Japon, encore aujourd’hui parfois. Ainsi, je trouve ce point d’autant plus intéressant qu’il permet à Kaoru Mori d’évoquer quelque chose de plus proche d’elle.
Mais cet élément, bien que très important, me semble presque secondaire par rapport à ce qui est selon moi le véritable cœur de ces deux premiers tomes, à savoir la vie quotidienne d’Amir et Karluk, son jeune mari. On assiste à l’assimilation par notre héroïne des us et coutumes de sa nouvelle famille, par le biais de séquences qui n’ont pas forcément davantage de lien que le cadre global dans lequel elles ont lieu. Cela nous permet de nous familiariser en même temps que l’héroïne avec les autres personnages ainsi que le cadre de vie, tout en développant le personnage. Car Amir est un très beau personnage, aussi bien dans les illustrations que dans l’écriture. C’est une femme gentille, forte (qui chasse particulièrement bien notamment), et qui a à cœur de s’intégrer au mieux avec sa famille. Elle est également très prévenante avec son jeune mari, sans doute en raison de leur différence d’âge.
J’ai d’ailleurs particulièrement aimé la relation qui se développe entre les deux. Kaoru Mori arrivant parfaitement à retranscrire l’attachement qu’ils ont l’un envers l’autre. De nombreux chapitres développent intelligemment cette relation qui m’a beaucoup touché. Cependant, j’ai cru comprendre qu’au fil des tomes, on se focalise sur d’autres personnages. Cela ne me dérange pas s’il sont aussi bien écrits que ceux-ci. Ainsi, je sors de la lecture de ces deux premiers tomes totalement conquis, aussi bien par les visuels que par l’écriture globale, qui arrive à mêler vie quotidienne et événements plus graves, passant de la douceur à l’inquiétude de façon harmonieuse.
En résumé, je m’étais lancé dans Bride Stories après en avoir entendu le plus grand bien, et également car je souhaitais découvrir davantage le travail de Kaoru Mori, et je ressors enchanté par la lecture de ces deux premiers tomes. Ce mélange de contemplation, de vie quotidienne et d’événements plus graves fonctionne parfaitement et m’a transporté aux côté de ces très beaux personnages. J’ai désormais hâte de retrouver cet univers si chaleureux dans les tomes suivants, et vous invite également, si ce n’est pas déjà fait, à aller à la rencontre d’Amir, Karluk et leur famille.
AAaa je suis comme toi.
+J’ai acheté les 2 premiers tomes, pour découvrir, et j’ai jamais enchaîné, vu qu’ils sont encore et toujours en dessous de ma PAL.
Mais je crains que les commencer implique pour moi une commande à mon libraire, du coup, je me précipite pas. Mais dans un autre sens, je me dis qu’il faut pas les laisser là, car ça sont des pépites, je le sais (et tu sembles me le confirmer) et qu’un jour, ils seront plus commercialisés.
Aaaaaah le dileme d’avoir encie de tout lire
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Ouais, c’est exactement ça !
Mais je t’invite effectivement à t’y mettre, tu ne devrais pas le regretter !
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J’adore cette série et son auteure qui a vraiment un talent indéniable, et par chance la médiathèque où je suis abonnée les possède, ce qui me permet de faire quelques économies (même si ça implique de devoir parfois attendre plusieurs mois qu’ils se décident à acheter le dernier tome).
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Ouais, mais l’attente est récompensée par le fait de ne pas payer !
C’est pareil pour moi, y compris dans celle où je travaille. Je suis plusieurs séries qu’on achète, mais forcément, il y a toujours un décalage (par exemple The Promised Neverland où j’ai enchaîné 7 tomes d’un coup^^)
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Exactement, mais en attendant je vois défiler des avis partout sur la blogosphère et je suis obligée de me faire violence afin de ne pas me gâcher ma future lecture avec de vilains spoilers.
Je crois que je le pire que j’ai à subir concerne les titres de chez Akata, comme c’est un éditeur local, la médiathèque achète tous leur titres, mais ils sont mis en « exemplaire non empruntable : patrimoine et réserve », c’est excessivement pénible de devoir attendre qu’ils en acquiert un second qui est cette fois-ci empruntable.
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Ah, c’est super cool ça d’avoir Akata comme éditeur local !
Nous pour le coup, on a Ankama pas loin, mais on a rien qui vient de chez eux à part le film Dofus il me semble…
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J’avoue que c’est une petite fierté qui me rend particulièrement chauvine 😉
Dans mes souvenirs, il était sympa ce film, mais je n’y ai jamais joué, donc je peux difficilement juger.
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« J’ai une fâcheuse tendance à me laisser emporter par ma soif de découverte, » +1
Moi aussi j’ai cette tendance, en plus je suis ouverte et curieuse de découvrir lol XD
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Ouais, c’est vraiment un soucis quelque part parce que là je me retrouve avec tellement de séries sur le feu, je ne sais pas comment m’en sortir…
Et là je ne parle que des mangas, si j’ajoute mes autres passions, c’est vraiment la fin !
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Comme je te comprends -_-
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Kaoru Mori ❤
Bride Stories ❤
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Tu en as fait une belle présentation ! Amir est une perle oui ! Comme tu dis, aussi bien visuellement que dans l’écriture. Tu as mis les images qui tapent 😉et de rien, toujours un plaisir d’aider à appauvrir (même si je pensais pas que tu achèterai directe mdrr). Emma, je guette le tome 1 en media car ya tout les autres (en grande version). J’ai enfin fait une carte média mdrr (après 4 ans à vivre dans cette ville)
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Ah oui, il était temps !
Si la médiathèque est bien fournie dans le genre de littérature que tu lis, ça te changera la vie !
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