C’est la première fois que je parle d’un manga des éditions Vega ici, et pour cause, c’est la première fois que j’en lis un. J’ai tout de suite été attiré par le pitch de ce manga au nom étrange (qui est en fait le nom du personnage principal, Kakushi Goto), centré sur un mangaka qui cache à sa fille son métier. Étant très attiré par les mangas sur le manga depuis le choc Bakuman, j’attendais avec impatience la sortie de celui-ci, qui me permet de découvrir à la fois un auteur, une série et un éditeur !
Kakushi Goto est un auteur de manga dont la série, certes un peu osée, est proposée dans un magazine de prépublication hebdomadaire. Oui mais voilà… Kakushi Goto est aussi un papa poule et il ne veut surtout pas que sa fille chérie apprenne qu’il est « mangaka » et qu’il dessine des mangas… comment dire, un brin vulgaires. Il va donc déployer des trésors d’ingéniosité pour cacher cette vérité à sa petite princesse !
Première chose qui saute aux yeux lorsque l’on ouvre ce manga : le style visuel très original de l’auteur. Je ne sais pas si c’est clair dit comme ça, mais je trouve ses dessins très « géométriques », avec beaucoup de lignes franches, d’angles et d’arrondis. Cela confère un style vraiment particulier qui me plait personnellement beaucoup, qui contrairement à ce qu’on pourrait croire tel que je le décris, est très doux et chaleureux mais également sans trop de fioritures. La mise en scène est également très dynamique, très découpée, ce qui contribue au rythme du manga (qui est par ailleurs très comique, avec un humour assez rythmé également).
Au-delà de ce style visuel qui me plait beaucoup, je suis fasciné comme je l’ai déjà dit par les mangas qui parle de manga. Et ce n’est pas quelque chose qui m’intéresse car je suis passionné de mangas (pas seulement en tout cas), c’est presque l’inverse. Si je devais dire le moment précis où ma passion a explosé, je pense que c’est à la lecture de Bakuman. Je m’étais lancé dans cette série parce qu’elle était signée par le duo Ohba/Obata à qui l’on doit Death Note, et je crois que c’est le fait de voir en détails comment ce milieu fonctionne qui m’a rendu accro. De ce fait, j’attendais pas mal KakushiGoto puisque cette série nous propose également de découvrir la vie d’un mangaka, avec comme particularité qu’il cache son métier à sa fille car il n’assume pas de dessiner des mangas cochons.
Il ne s’agit pas d’un manga autobiographique pour autant, mais plutôt d’une fiction inspirée de la réalité. Chaque chapitre se termine d’ailleurs par une page d’explications et d’anecdotes sur la vie de l’auteur qui ont inspiré des événements de KakushiGoto. C’est ainsi que l’on apprend que l’idée de ce manga lui est venu du fait que son image d’auteur de mangas cochons lui colle à la peau, et également que comme son héros, il a posé nu pour un de ses premiers mangas (chose qu’il semble regretter). Du point de vue de la description du métier de mangaka, ce premier tome est déjà très intéressant parce qu’il nous fait entrer directement dans l’atelier de Kakushi, nous permettant de rencontrer ses assistants et son responsable éditorial. Ainsi, un lecteur ou une lectrice ne connaissant pas du tout ce milieu découvrira l’organisation hiérarchique, notamment l’importance du responsable éditorial qui, selon les mots de Kakushi, est là pour s’assurer que l’auteur ne dessine pas ce dont il a envie.
De même, le fait que Kakushi soit auteur de mangas coquins n’est pas seulement un ressort comique (même si c’est effectivement le cas), mais c’est aussi un moyen de parler de mangas plus marginaux et qui ne sont pas taillés pour le succès. De ce fait, une réflexion sur l’importance ou non d’un auteur, et sur l’impact des séries est amorcée, Kakushi souhaitant devenir quelqu’un d’important pour faire plaisir à sa fille.
Car il est impossible de parler de l’histoire du manga sans évoquer Himé, la fille du personnage principal, à qui il n’ose pas avouer son métier. Il s’agit, comme on peut s’en douter d’un des principaux ressorts comiques de l’histoire, qui fonctionne d’ailleurs parfaitement, mais également du cœur du manga. Cette idée me plait beaucoup car elle permet de mêler deux thématiques qui me parlent beaucoup : les mangas, et la parentalité. Ainsi, ce premier tome se structure comme une succession de scénettes montrant le quotidien de Kakushi, à la fois dans son travail et dans sa relation avec sa fille, évoquant ainsi des problématiques liées à son statut de mangaka, mais aussi de père célibataire. Kumeta trouve ici un bel équilibre dans les situations qu’il aborde et dans le développement de ces deux thématiques, arrivant toujours à les développer conjointement.
De même, autour d’eux se développe déjà un petit noyau d’autres personnages également très bien croqués, même si moins mis en avant pour le moment. On retrouve donc Ichiko Rokujo, la maîtresse d’école qui semble avoir un faible pour Kakushi, Mario, le vendeur de vêtements et ami de Kakushi, Tomariun, le responsable éditorial qui a la grosse tête, et toute une batterie d’assistants plus ou moins mis en avant (les deux qui sont le plus remarquables pour moi étant les assistantes Rasna et Amy). De ce fait, la perspective de voir l’évolution de toute cette petite bande et les relations qui se noueront est très réjouissante pour moi.
En résumé, ce premier tome de KakushiGoto a su combler mes attentes grâce à une esthétique originale mais qui fonctionne parfaitement, une galerie de personnages directement attachants, en particulier Kakushi et sa fille Himé, mais également via ses thématiques principales que l’auteur arrive à concilier avec talent et humour. De ce fait, on se retrouve dans un manga très chaleureux d’où se dégage bonne humeur et douceur. J’ai déjà hâte de retrouver ces personnages, fort heureusement, l’éditeur a eu la bonne idée de programmer la sortie du second tome pour le mois prochain !
Il me tente bien celui-ci ! Je pense le prendre la semaine prochaine 😍
Si tu souhaites tester d’autres titres de chez Vega, on les a tous testé 😜
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Je suis tenté par plusieurs, mais je crois que je prendra The Red Rat in Hollywood en priorité, en grand passionné de cinéma.
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Je vais le prendre aussi (je vais faire un package Vega la semaine pro 🤣)
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Bonsoir,
Je n’ai pas encore franchit le pas avec cette nouvelle maison d’édition (un jour peut être)
J’avais beaucoup accroché au synopsis, mais malheureusement je ne suis pas très réceptive du style graphique (je trouve le tout un peu trop lisse, et au vu des extraits, les personnages manquent d’expression à mon goût …)
Mais peut-être que je changerai d’avis d’ici là. En tout cas très belle chronique !
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Merci beaucoup !
Effectivement, le style visuel est assez particulier, mais personnellement, il m’a relativement plu (parfois, les expressions des visages ne vont pas trop, mais dans l’ensemble, j’aime bien).
C’est surtout l’histoire centrée sur un père et sa fille qui me touche.
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D’accord, je regarderai de manière plus attentive la prochaine fois que je passerai en librairie !
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À la place de ce type, si j’essayais de gagner ma vie en inventant des histoires cochonnes, j’attendrais que mon enfant soit rentré au collège pour lui révéler ça.
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Oui, c’est une sacré question. Et qui se pose au-delà du travail. Quelle image de nous est-ce qu’on veut renvoyer à nos enfants ?
Ca m’a bien plu, il serait temps que je continue la série !
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