Vous savez, parfois choisir ce dont je vais parler et comment je vais parler est une prise de tête pour moi. Je me dis que je dois respecter une certaine logique. Par exemple, j’ai envie de vous parler de séries longues et en cours depuis plus de 20 ans, mais il me semble qu’en chroniquer chaque tome n’a pas un intérêt fou. C’est pour ça par exemple que j’ai choisi d’aborder Hunter X Hunter par arc, pour pouvoir en parler sans écrire un article sur chaque tome que la plupart des gens connaissent déjà par cœur. Dans le cas de Fruits Basket, je m’étais également dit que je n’en parlerait que sous un angle précis, ou une fois la série terminée pour en faire un bilan. Mais j’ai changé d’avis pour plusieurs raisons : cette Perfect Edition est récente et ne comporte que 12 tomes (ce qui sera donc assez rapide et ne prendra pas des millions d’articles), ma femme m’en voudrait d’attendre trop pour en parler, j’ai beaucoup aimé ce début et je souhaitais le partager, et également, j’ai pu voir sur twitter au fil de mes discussions que certains et certaines fans étaient déçus de la façon dont l’héroïne, Tohru, est parfois présentée. De ce fait, je me suis retroussé les manches pour en parler et apporter ma pierre à l’édifice de la réhabilitation de cette héroïne !
Fruits Basket est donc un manga de Natsuki Takaya, appartenant au genre du shojo (mon premier shojo pour ma part), c’est une série terminé en 23 tomes (12 pour cette édition) publiée à partir de 1999 au Japon et qui se trouve être un classique du genre. Mais de quoi parle cette série ?
Tohru, orpheline de seize ans, a décidé d’être totalement indépendante. Elle installe une grande tente au milieu d’un terrain en friche. Malheureusement, le terrain appartient aux Sôma, une famille maudite, dont les membres se transforment en l’un des douze animaux du zodiaque chinois à chaque fois qu’ils sont trop fatigués ou approchés de près par une personne du sexe opposé ! Tohru est la première à percer leur secret…
Comme on peut le voir avec ce résumé, ce manga mêle un côté tranche de vie avec des éléments fantastiques (la « malédiction » de la famille Sôma), le tout dans une intrigue centrée sur les émotions des personnages et leurs relations. De ce point de vue, j’avoue que ça m’a fait un peu penser à Twilight, mais je suppose que c’est un style que l’on retrouve dans énormément de fictions, aussi bien en manga qu’ailleurs. Mais là où ce pitch pas forcément le plus original du monde devient intéressant, c’est dans le développement qui est fait des personnages et leur caractérisation, et dès ce premier tome, j’ai été séduit.
En effet, la première force pour moi de ce tome est que de nombreux personnages se trouvent développés et dévoilent déjà une forte personnalité ainsi que des histoires souvent touchantes. Je vais avoir la possibilité au fil de mes billets de revenir sur chacun d’entre eux (et sur ceux que l’on n’a pas encore rencontrés), mais le réseau qui se met en place autour de Tohru est vraiment agréable à suivre. Et puisque je viens d’évoquer l’héroïne, prenons un instant pour parler d’elle plus en détails car elle est quand même l’élément principal du manga.
Tohru est un personnage très intéressant. Elle est orpheline et est forcée de vivre sous une tente au début du manga car son grand-père fait des travaux dans sa maison, la rendant inhabitable (oui, sympa le grand-père). Et malgré cette situation qui ferait s’écrouler n’importe qui, elle reste positive et se dit au contraire que c’est l’occasion pour elle de gagner en autonomie. En plus de ceci, elle travaille afin de pouvoir continuer à payer ses frais de scolarité. Et malgré toutes ces difficultés, elle conserve le sourire et reste bienveillante en toutes circonstances. Cet aspect de sa personnalité peut perturber au premier abord mais il m’a séduit car il met en avant une capacité de résilience dingue chez la jeune fille qui, selon moi, force l’admiration. Ainsi, elle s’impose d’emblée comme un personnage acteur de sa vie qui ne se laisse pas abattre et mine de rien, elle s’impose de ce point de vue comme un modèle de comportement aussi fort que les héros de shonen que j’admire pour leur volonté à toute épreuve. La seule différence est que sa force et sa volonté à elle ne se traduit pas dans des combats mais dans des gestes quotidiens.
Et c’est autour d’elle que les différents personnages se développent, en particulier la famille Sôma, chez qui elle finit par aller vivre après qu’ils aient appris qu’elle était sans domicile. Elle va rapidement apprendre leur secret, et alors qu’ils devraient effacer une partie de sa mémoire pour qu’elle l’oublie, ils lui permettent de la conserver à la condition qu’elle ne dévoile jamais la vérité. C’est ainsi que Tohru devient un élément essentiel de la vie de cette famille, s’acquittant des tâches ménagères et de la cuisine pour remercier ses hôtes. Ma femme m’a d’ailleurs dit que la cuisine était un élément récurrent du manga, ce qui me ravit étant donné que j’ai un certain goût pour cette activité (je suis d’ailleurs très tenté par le manga Food Wars, mais j’ai peur de devenir addict…). C’est ainsi du point de vue de Tohru qu’on découvre le caractère particulier de ce clan, une technique d’écriture classique consistant à faire découvrir l’univers de l’oeuvre par le biais d’un personnage qui y est extérieur à l’origine. Technique classique mais toujours aussi efficace dans ce cas de figure.
On arrive donc naturellement aux Sôma. Tohru vit avec Yuki qui fréquente le même lycée et se transforme en souris, Kyô (le chat), qui ne fait pas partie des douze animaux du zodiaque, et enfin, Shiguré (le chien), l’adulte de la maison. Dans ce premier volume, Shiguré est plus en retrait mais se distingue par son naturel enjoué et le fait qu’il soit un écrivain. Yuki et Kyô, au contraire, sont déjà très mis en avant car il existe une grosse rivalité entre les deux. C’est d’ailleurs un élément comique récurrent puisqu’ils se battent beaucoup et détruisent pas mal de mobilier. Leur différend vient du fait que selon la légende, c’est la souris qui a empêché au chat d’appartenir aux animaux du zodiaque chinois. De plus, les deux ont une façon de vivre leur malédiction totalement opposée ce qui fait qu’une forme d’incompréhension constante règne entre les deux, Yuki étant très ouvert alors que Kyô se renferme sur lui. Mais le contact avec Tohru va dès ce premier volume faire évoluer cette dynamique, Kyô décidant de fréquenter le même lycée et se rapprochant un peu de la jeune fille (et même de ses amies, à l’occasion d’une soirée chez les Sôma).
Ainsi, dès ce premier tome, les liens qui se créent entre les personnages sont au cœur de l’intrigue, et la qualité de l’écriture de chacun d’entre eux fait qu’on s’y attache très rapidement. Et tout ceci est sans parler d’autres membres du clan Sôma qu’on rencontre plus tardivement dans le tome dont je ne parle pas encore pour ne pas spoiler (sachez simplement qu’un certain Hatori fera la rencontre de Tohru et lui racontera un peu son histoire, qui est particulièrement touchante, surement un des moments les plus forts du tome à mes yeux). Je n’ai pas beaucoup parlé de ce qui se passe dans le tome d’ailleurs car je souhaitais me focaliser sur les relations entre les personnages qui sont selon moi la grande force de ce début de récit, mais il ne faut pas pour autant oublier le mystère qui entoure le clan Sôma qui donne envie d’en savoir davantage.
Pour terminer, un petit mot sur la partie graphique. J’aime beaucoup le trait de la mangaka, avec ses personnages aux gros yeux. J’ai l’impression que c’est un style habituel dans le shojo, mais je dis peut-être une bêtise n’en n’ayant jamais lu auparavant. Toujours est-il que les personnages ont de très bons designs et que la mise en scène est dynamique. J’ai juste eu à quelques occasions des soucis de compréhension en terme de scénographie, qui font que j’ai du revenir quelque cases en arrière, mais rien de franchement gênant, d’autant plus qu’on voit régulièrement des choses bien plus confuses en manga. Un style esthétique qui est donc à la hauteur de ce que j’attendais de la part d’une série si populaire, tout comme une qualité globale de haut niveau.
En résumé, ce premier tome de Fruits Basket est exactement du niveau auquel je m’attendais de la part d’une série si culte. J’aime beaucoup découvrir des classiques ainsi que de genres que je ne connais pas, et je peux faire d’une pierre deux coups avec cette série. Vous l’aurez surement compris, mais ce premier tome m’a totalement cueilli grâce à Tohru qui m’a beaucoup parlé, mais également par toute la galerie de personnages gravitant autour d’elles dont les histoires m’intéressent beaucoup. De ce fait, j’ai particulièrement hâte de voir les développements à venir, d’autant plus que l’aura de la série me met totalement en confiance. Enfin, cette nouvelle édition que l’on doit à Delcourt est d’excellente qualité, avec une jaquette plus moderne du plus bel effet, et j’encourage donc celles et ceux qui comme moi ne l’avaient pas lu à l’époque à tenter l’aventure.
Pour moi, il reste le meilleur shojo que j’ai pu lire 😍😍
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Pour moi aussi, mais c’est le seul que j’ai lu pour le moment^^
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Je te conseille l’anime, c’est du bonheur à l’état pur. Fruits Basket est un délice comme de nombreux shojo qui sont très loin du cliché que beaucoup se font de ce style.
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Personnellement, j’avais justement envie de découvrir le genre et ma femme aime beaucoup ce manga, donc c’était l’occasion de nous faire plaisir à tous les deux.
Concernant l’animé, on attend que le remake sorte prochainement pour se lancer ensemble.
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je ne savais pas qu’il allait y avoir une nouvelle série. La première était vraiment magique. A l’époque nous avions acheté le coffret. Avec mon mari nous l’avions dévoré et encore aujourd’hui c’est un de nos meilleurs souvenirs animé.
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J’espère du coup que le remake sera à la hauteur. J’ai vu des images comparatives des deux séries, et ça semble fidèle, mais fait avec les techniques d’aujourd’hui, donc un graphisme dans l’ensemble plus détaillé. On a hâte en tout cas de le découvrir !
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[…] L’apprenti Otaku […]
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